Sortez les fourches et les torches – Défoncez des portes – Émettez des doutes et des soupçons – Dénoncez les horribles – Répétez les postures d’auto-défense dont soit-dit en passant l’obsolescence est proche – Demandez des comptes – Comptez les coups et coupez les ponts – Lancez le c-c-c-casus belli – Réclamez la mort de vos voisins – Réactivez la mode des contentieux mitoyens – Mettez les têtes sur des piques – Pendez-les tous haut et court – Sécurisez le périmètre et bordez-vous – Feu de cheminée car c’est l’hiver – Partez en guerre contre les horaires de la poste – La clientèle s’agace quand vient l’heure de la pause – Attisez l’animosité collatérale pour les joueurs de cartes attablés à nos terrasses – Prescrivez sur le champ la mort aux rats aux assassins de l’orthographe et aux poètes du Motorola – Qui a le code de la bombe ? – Crise de rire – Explosion de fils de pute – Il va pleuvoir des tristes sires I’m not this tired I don’t feel the same I don’t wanna be this sour again C’est la mère Mary Bale qui a jeté un chat – Dans une poubelle anglaise – Sous l’œil d’une caméra – Sur les forums du web – Facebook, etc – Le peuple veut qu’elle paye – Tout le monde en parle déjà – C’est la mère Mary Bale qui a jeté un froid – Et les médias-poubelle relatent déjà ses exploits – Et dans les commentaires – La violence est impudique – C’est un peu trash parfois mais elle rencontre son public – Je ne lui enverrai pas de lettre avec une menace dedans – Je ne suis pas de ceux qui automatiquement réclament le sang – Je trouve parfois qu’ils sont bêtes quand ils s’y mettent – Ils sont parfois talibans sous couvert d’être honnêtes – C’est la mère Mary Bale qui a jeté un chat mais je ne veux pas qu’elle saigne dans le Grand n’Importe Quoi I’m not this tired I don’t feel the same I don’t wanna be this sour again

the lyrics don't really matter on this one.

Il y a les vendeurs de tapis et leurs oxymores Les piscines entourées de filles dans les scopitones Les groupes de merde en couverture de Rolling Stone La médiocrité polymorphe et moi et moi et moi Et moi pourtant j'avale tout Pourtant j'achète ça Pourtant mes yeux se tournent sur les écrans plats Pourquoi ? La machine Les yeux tournés vers la lumière Le corps tourné vers la lumière On danse tous au coeur d'la machine On vit tous au coueur d'la machine Il y a les anciennes égéries et leurs bébés phoques Les managers de chez Bouyges et leurs téléphones Les gourous tout pourris et les chasseurs d'OVNI avec leurs téléscopes et moi et moi et moi Et moi pourtant j'avale tout Pourtant j'achète ça Pourtant mes yeux se tournent sur les écrans plats Pourquoi ? La machine Les yeux tournés vers la lumière Le corps tourné vers la lumière On danse tous au coeur d'la machine On vit tous au coueur d'la machine Gonna get you there Get you here and now 'cause I'm everywhere anyhow La machine Les yeux tournés vers la lumière Le corps tourné vers la lumière On danse tous au coeur d'la machine On vit tous au coueur d'la machine

really ?

I. Hey mec, mec Hey, viens un peu par là Chut, chhuut... ...l'ami d'un ami m'a parlé d'toi Chut, chhuut... ...il m'a dit que c'que j'ai là est le truc dont ton p'tit corps fébrile rêve, le soir, au chaud sous les couvertures Au lieu d't'asphyxier lentement sur c'miteux satellite, ce caillou puant de la banlieue d'Hyperborea J'te file LE plan Enfin, tu sais c'que c'est, quand j'te dis "j'te file", c'est plutôt "j'te vends" Il me reste trois places, trois Trois passes, enfin deux Pour tout t'avouer, j'm'en mets une de côté Trois tickets pour aller vivre nos vies rêvées Finis ces corps gavés au monoxyde d'azote ou de carbone Je t'offre Copacabana, Pigalle et la Muraille de Chine, l'or du Congo et les pin-ups de SoHo et les fumeries d'opium et la Cinquième Avenue et les arènes de Rome Tu pourras être tour à tour Sean Connery, Jean-Paul Belmondo ou Howard DeVoto Le King en somme sur la planète des Hommes Le ticket gagnant fébrile frétille déjà entre tes doigts Hey mec, chut, chhuut... ...ça reste entre toi et moi II. Elle est belle, elle est belle, la Terre Elle est bientôt mienne Ça fait longtemps que j'attendais l'occasion d'un départ imminent pour le Paradis et ses palais J'ai beaucoup dormi mais j'peux la commencer, cette vie qui est juste à côté En un seul saut dans l'temps, je quitterai tout c'que j'ai J'attérirai downtown, avant de me hisser au sommet Elle est belle, elle est belle, elle est belle, la Terre Elle est bientôt mienne Je pourrai arracher ces racines qui me retiennent Il n'y aura vraiment plus rien qui ne me freine Je pourrai oublier ma vie d'avant mes rêves J'ai toujours eu envie d'avoir des ailes III. La première image de mon comeback, celle que je garde, ce sont les expressions béates de ceux qui partent, tous alignés en file indienne, en route pour la carte postale d'une Terre intacte Au milieu du terrain vague ne restent que des nécropoles Des parcs de stelles en taule autour des aéroports constellés de cratères de centaines d'hectare Vestiges de l'Hécatombe Stellaire De retour avec la colère au bide, abattu par le silence auquel on m'oblige, je n'ai plus qu'de la poussière dans les poches J'ai perdu toute envie de traverser l'époque J'ai b'soin d'un job, besoin de fric vite Besoin d'une chambre, d'un sandwich et de filles ivres et pour sortir de la spirale, je crois qu'c'est à mon tour de dev'nir le vendeur de mirages... IV. Hey psst Viens voir J'ai un truc pour toi... ...l'ami d'un ami m'a parlé d'toi...

C'est l'moment des applaudiss'ments Il suffit d'regarder l'écran Je suis tellement content que je veux bien mourir dans l'instant Comme un tsunami de bonheur qui m'éclabousse de bons sentiments Ce que je veux c'est être attardé à m'en arracher les cheveux Faites monter le comique sur scène Devant l'audience bluffée Je ris tant que mes commissures saignent Non mais quel imbécile je fais Exterminons l'applaudimètre de nos rires qui flattent l'audimat de nos suites de paroles diverses confondues dans l'anonymat Je suis tellement content que je veux bien mourir dans l'instant Comme un tsunami de bonheur qui m'éclabousse de bons sentiments In the daylight or when the moon shines You give me unknown pleasures Where my tempation lies In the daylight or when the moon shines You bring me unknown pleasures Where my tempation lies Je ne rate jamais votre émission Un grand merci pour l'invitation J'aime votre humour, votre dérision Il n'y a ça qu'dans votre émission Quand j'ai besoin de relaxation Remplir ma tête de conneries sans nom Mon cerveau est à disposition Donnez-moi des images à répétition Mais respectez vos programmations Respectez l'heure de diffusion Comme souvent à la télévision Ça s'contrefout d'la législation Je ne veux pas faire le donneur d'l'çon Mais je suis armé, faites attention Pour les gens comme moi c'est l'humiliation Vous m'faites vraiment ▀▀▀▀ les ▀▀▀▀ In the daylight or when the moon shines You give me unknown pleasures Where my tempation lies In the daylight or when the moon shines You bring me unknown pleasures Where my tempation lies In the daylight or when the moon shines... Temptation... lies... In the daytime... moonlight... My temptation...

ON T'A VU

sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ Check la vibe bébé, et clipse ton fluxx dans le schtrüßenglüpenschtraßenbrüps Si on f'sait un peu de love, toi et moi Ouais ouais, tu vois c'que j'veux dire ou bien ou quoi J'aime quand tu bou-bou-bouges ton bou-bou-boule sur le d-d-dancefloor Lady, c'est l'heure de la gymnastique Va falloir faire des efforts sionfzé1pe2 ooh-ooh sionfzé1pe2 chalala chalala sionfzé1pe2 ooh-ooh sionfzé1pe2 choo-ooh-wooh-ooh-wooh-ooh-wooh sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ Quelque chose me dit qu'tu veux un peu de moi avec toi si tu as compris le jeu Fais péter les bas résilles, les talons aiguilles Tu as vraiment c'qu'il me faut Mais le seul problème, c'est que tu as un pénis, girl "Ben oui, j'te l'avais pas dit ?" Ben non, tu me l'avais pas dit et c'est vraiment dommage parce que t'étais bonne parce que t'étais bonne même si tu es un homme sionfzé1pe2 ooh-ooh sionfzé1pe2 chalala chalala sionfzé1pe2 ooh-ooh sionfzé1pe2 choo-ooh-wooh-ooh-wap-da Baby, do you wanna fuck, do you wanna fuck with me ? Baby, do you wanna fuck with me tonight ? Baby, do you wanna fuck, do you wanna fuck with me ? Baby, do you wanna fuck with me tonight ? sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ____________ sionfzé1pe2 ooh-ooh sionfzé1pe2 chalala chalala sionfzé1pe2 ooh-ooh sionfzé1pe2 choo-ooh-wooh-ooh-wooh-ooh-wooh ooh-ooh chalala chalala ooh-ooh sionfzé1pe2 choo-ooh-wooh-ooh-wap-da

Tu as tout pour me plaire Tu es la plus belle Tu es la première Ma petite Claire J'éprouve des sentiments intenses J'aimerais tellement que tu les accepte Cela fait déjà longtemps, ma petite Claire Mais tu n'es pas encore prête À mon cours de physique aujourd'hui, la classe s'est moqué de toi parce que tu portes une gouttière en titane, mais sache que ça ne change absolument rien pour moi. Sache aussi que si je ne prends pas ta défense, c'est parce qu'il est encore trop tôt, parce que la société d'aujourd'hui ne comprendrait pas. Si mes calculs sont bons, si les données enregistrées pour 2025 sont bonnes, la machine devrait m'envoyer à la bonne époque. Je devrais pouvoir te rejoindre quand tu seras majeure et vaccinée. Là-bas, nous serons enfin là, l'un pour l'autre, ma dulcinée. Tu as tout pour me plaire Tu es la plus belle Tu es la première Ma petite Claire J'éprouve des sentiments intenses J'aimerais tellement que tu les accepte Cela fait déjà longtemps, ma petite Claire Mais tu n'es pas encore prête Je t'admire : tu fais face à tous les obstacles. Tu as maintenant 25 ans. Tu es encore mieux que dans tous mes scans d'anticipation virtuelle. Tu as un boulot dans une brasserie. Tu es irradiante. J'aime venir te commander un café vers 8 heures. J'aime ta façon de servir les cafés. Je me demande encore pourquoi j'attends. Combien de temps cela doit durer ? Malheureusement, il y a encore des problèmes. L'intolérance et tout le reste... Si je venais vers toi maintenant, on me regarderait comme si je voulais te rajouter à ma collection. Je ne suis pas un choppeur de minettes moi ! Cette situation me déplaît. Alors inscrire quelques années de plus dans le compteur de ma capsule... Ah, si tu pouvais voir les abscisses et les ordonnées qui dansent et célèbrent désormais notre future idylle dans un repaire orthonormé... Tu as tout pour me plaire Tu es la plus belle Tu es la première Ma petite Claire J'éprouve des sentiments intenses J'aimerais tellement que tu les accepte Cela fait déjà longtemps, ma petite Claire Mais tu n'es pas encore prête 20 ans plus tard, nous voilà réunis, inscrits dans le même club de poésie. On a le même âge. J'ai même l'impression que tu te bonifies en vieillissant. Te voilà toute adaptée à mes critères. Tout devrait bien se passer... Au club de poésie, il y a apparemment des garçons qui te plaisent bien, je ne comprends pas pourquoi... Qui est donc ce jeune éphèbe ? Tu veux qu'on dise de toi que tu croques les jeunots ? Je ne comprends plus rien. Qu'est-ce qu'il a de plus que mon intelligence ? Je ne te reconnais pas, tu as grandi mais tu ne me regardes pas. Claire, j'ai violé plusieurs fois l'espace-temps pour choisir le moment idéal pour te voir, pour te déclarer ma flamme. Cette époque t'a corrompue. Je repars là où tu avais encore la raison, car celle que je vois devant moi n'est pas ma petite Claire... Tu as tout pour me plaire Tu es la première Tu es la plus belle Ma petite Claire

今晩パーティーに何をしますか キスキスキスキスをします デパートで何をしますか キスキスキスキスをします 週末は何をしますか キスキスキスキスをします b'z Bisous は日本語でなんですか キスキスキスキスキス。。。 I wanna make you fly like a roketto So I go kisu kisu kisu kisu go I wanna make you fly like a roketto So I go kisu kisu kisu kisu go I wanna make you fly She's really on My rocket song My mocker song My socket song She's really on My rocket song My mocker song My socket song She's really on My rocket song My mocker song My socket song She's really on My rocket song My mocker song My socket song Besitos por todas partes Besitos por todas partes Besitos Besitos sobre tus globulos verdes sobre tus tentaculos sobre tu quinientos ojos sobre tu brazos articulados sobre tu circuitos sobre tu pantalla llana sobre tu holograma pero paso a traves de (ay ay ay) pero paso a traves de (cual imbecil) Te quiero como un loco Te quiero como un loco Besitos sobre tu colono Uno mil-pata Mil-pata humano She's really on My rocket song My mocker song My socket song She's really on My rocket song My mocker song My socket song She's really on My rocket song My mocker song My socket song She's really on My rocket song My mocker song My socket song

No news from the catering patrol Bad trippin' asshole This shit really needs us to fix it, ha I think it's another mission for the astropilot Super 16 Right, right, right I tell the other men we must work together to change our fate "Come on guys !" Bust they say something like "fuck you !" I feel like I'm confused and yet I give a mayday about our lack of fuel to focus their attention It is not my imagination It is not my imagination No news from the catering patrol Bad trippin' asshole No news from the catering patrol Bad trippin' asshole Bad trippin' asshole Right, right, right I will get out of this mess alone I am the man amongst the monkeys waiting for their punishment Killing for the minimum like vultures We had culture, we had future We had seen something good in the human nature Now, look at you and look at me We got nothing now captain See what happens, see what happens Who's going to hear that beat and those filthy lyrics when we fools will be eternally floating along the infinite Styx No news from the catering patrol Bad trippin' asshole No news from the catering patrol Bad trippin' asshole Bad trippin' asshole The commander is no longer on board No longer on board No longer on board And we're all going to die And we're all going to die The commander is no longer on board No longer on board No longer on board And we're all going to die And we're all going to die

Des rangées de grandes avenues, bordées de femmes nues de bouteilles de champagne, de chambres de palaces, de champs de batailles, des castings fantastiques de pastiches d'artistes faits en plastique Des feux rouges qui ne brûlent pas Des pelouses qui ne s'usent pas Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu Une épouse qui soupèse la marchandise d'un amant-type d'une rare gentillesse et qui vient d'Argentine Une disqueuse dans les feuilles, marteau-piqueur au réveil Une perçeuse pour s'endormir, une paire de bouches en orbite Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu Une autoroute immense, refaite à neuf Les habitants connaissent le chemin, ils pourraient tous être aveugles Ils ne chuteraient jamais parce qu'ils la connaissent par coeur Ils ne semblent pas connaître la peur Dans cette ville que l'on aime, un cowboy rechargeable dit bonjour toute la journée aux gens rentrant de la plage Dans cette ville que l'on aime, un cowboy rechargeable Des monuments remarquables, une horloge retardable Des allées de palmiers, alignés par milliers nous donnent l'exotisme suffisant pour palier à l'insolence la météo, heureusement, il y a les préaux pour abriter les égos froissés par des vacances ratées Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu Perdus dans les vestiges d'un prestige perdu

I. Le samedi 13 février, lors du casting de l'émission, ils avaient brillé, au milieu d'une foule de chansonniers rustres sans regard, sans envergure, sans délicatesse. Ils avaient brillé avec envergure et délicatesse, et un regard qui semblait connaître chaque bonheur, chaque déception, chaque blessure intime. Lors de leur passage à 22H34, nous avions remarqué déjà une nette progression du taux d'audience passant de 1 milliard 325 millions de spectateurs à 1 milliard 742 millions dans l'espace des 2 minutes 44 de leur intervention. Le lendemain, leur nom était dans toutes les bouches et les réminiscences de leurs mélodies dans toutes les têtes, et leurs têtes sur toutes les couvertures de tous les magazines dans tous les kiosques de la planète. 2 minutes 44 d'une chanson populaire au retentissement international, interrompue à contre-coeur par la production, contrainte de respecter le planning et sous les huées du public présent, malgré l'hystérie du panneau épileptique indiquant les séquences d'applaudissement. Une cellule de réflexion fut créée au sein de la maison-mère, une cellule composée d'une vingtaine d'agents compétents aux salaires conséquents, chargés du développement artistique dudit groupe. Des centaines de croquis furent élaborés scrupuleusement, destinés à devenir pochettes de singles, pochettes d'albums, posters, cartes postales, ligne de vêtements, tasses de café, réveille-matin et sacs à main. Nous avions élaboré un retro-planning strict couvrant l'ensemble de la compétition : la victoire du groupe, leur lancement sur le marché, la sortie du premier single, la sortie du premier album, leurs cinq tournées promotionnelles sur les 14 mois suivant la sortie du premier album. Nous avions commencé à planifier leurs entrevues, leurs apparitions dans la presse, leur disparition de la presse, les questions et leurs réponses, leurs prises de position, leurs éclats, leurs ébats et leurs silences. Il fut décider d'avancer l'émission du 27 février au 20. Il a été décidé de ne pas dévoiler le final du morceau. Notre décision leur a été communiquée, et lors du quart de finale de l'émission du samedi 20 février, le final du morceau ne fut pas joué. Et au terme de 2 minutes 44 d'une audience plafonnant à 3 milliards 210 millions de spectateurs, le groupe fut interrompu à contre-coeur par la production, contrainte de respecter les ordres de la maison-mère et sous les huées du public présent, malgré l'hystérie du panneau épileptique indiquant les séquences d'applaudissement. Plusieurs groupes furent grassement payés pour perdre les demi-finales. Lorsque le groupe interrompit son morceau au terme de 2 minutes 44 d'une audience plafonnant à presque 4 milliards d'individus, devant la totale incompréhension de la production, et sous les huées du public présent malgré l'hystérie du panneau épileptique indiquant les séquences d'applaudissement, je voulus faire fondre sur eux un courroux absolu, mais on modère son tempérament devant des gens qui suscitent l'émotion de 4 milliards d'individus. Alors nous nous sommes tus. Nous sommes juste restés stupéfaits. La décision d'interpréter le morceau leur avait pourtant été communiquée 5 jours auparavant, au terme de la réunion du lundi 22 février. 3 jours plus tard, un groupe fut payé quelques centaines de millions pour perdre honorablement la finale du samedi 5 mars. II. Vous allez adorer ce que l'on a à vous offrir ce soir/Le chanteur a connu des/j'vais mieux non non c'est vrai j'vous assure/écoutez/THE STORY BEGINS/des débuts difficiles mais il va mieux/(soupir)/Retrouvez-nous après la pub pour un super show/spectacle/Au début c'était dur/FROM RAGS TO RICHES/GLORY/Stay tuned, watch the marvellous show/Les fans ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme/Maybe we can get un peu plus de satisfaction/Le chanteur est vraiment/trop mignon/KAWAIIII/Peut-être le gagnant ▀▀▀ du concours ▀▀▀/D-D-D-Découvrez/ça commence vraiment à m'saoûler c'histoire/Ils sont très heureux d'être parmi nous/PRIME TIME/Leur nouvel album/Le mystère de/la fin/est/au/top/DEMAIN/TOMORROW/明日/DOMANI/IL GRANDE FINALE/LETUSU GO III. Plus j'y pense, et plus j'me dis que la bleue s'rait parfaite sous mon costume gris anthracite. Ou la rouge peut-être... J'me donne une minute et j'tranche. Costume cintré, trois boutons. Straight vest, two inches long. Une jolie double poche, le tout doublé lit-de-vin. Kinky boots en croco et canne à pommeau brillant au petit doigt. J'aime ça. C'que j'aime presque autant, c'est d'voir leurs gueules à chaque fois qu'j'arrête, net, à la fin d'mon deuxième refrain, leurs yeux écarquillés quémandant pour la suite, LE pont, le fameux, qui fait décoller les pieds et humecter les culottes, l'envolée lyrico-mélodique que j'leur ai concocté. Ah ah. J'vois d'ici les cuisses des filles qui ondulent, elles trépignent, comme si un truc brûlant s'éveillait là, en bas. Les mecs respirent fort, ont les yeux grands ouverts et chez eux, ça durcit, même s'ils n'osent pas s'l'avouer. Ils se disent que c'est la blonde, là, au premier rang, qui leur fait ça. Ah ah. Notre chanson... Notre chanson, petit précis de frustration spécial pour émission de télé désastreusement vulgaire avec public included. Son couplet est goûtu, son refrain est charnu et le riff bien tordu. Un goût de bubblegum coupé à l'EPO, qui jerke, qui jerke dans mon crâne en permanence comme une grimace funeste attendant la coda. On est beau tous les quatre non ? On dirait un boys band casté pour l'émission. On en est pas si loin au fond. Version yakuza au chic Bondien. On est comme qui dirait en mission. On va leur expliquer, leur montrer comment on désosse en direct leur putain d'attrape-gland, leur ball-trap à cerveaux. On va leur faire couler l'encre et parler les talk-shows pendant de longues années à ces fossoyeurs de l'amour et du son, à ces pelotons spécialisés dans l’exécution de victimes consentantes qui payent leur tickets de train pour v'nir à l'émission, qui s'poussent à l'entrée pour être sûrs de s'retrouver et d'se coller dans l'cul toutes les balles perdues. Si, si ! Vous bousculez pas, y aura d'la place pour tout l'monde et d'abord pour chacun ! Nous vous promettons une exécution tellement télévisuelle ! La perversion dans l'humiliation est notre savoir-faire ! C'est notre final touch. On les a pris au mot. On s'est dit : pourquoi pas. On va leur faire péter l'compteur à ce monde de peeping tom. On va leur concocter un scénario... chausse-trape, ball-trap. Leurs synapses n'en r'viendront pas. J'ai... j'ai hâte d'être à c'moment, cet instant où les cuisses humides des filles, vibrantes sous l'trop-plein de sexe et d'anxiété vont, au moment crucial, juste après leurs mâchoires, sous elles, se dérober. Bon, alors... la bleue, la rouge ? La rouge, la bleue ?... ...La rouge. IV. Vous connaissez cette sensation enivrante et totalement folle ? Non. Vous ne pouvez pas la connaître, puisque ce soir, vous ne jouez pas en direct devant près de 7 milliards de téléspectateurs. Nous sommes arrivés au point critique. Nous sommes au firmament, indélogeables, déjà vainqueurs puisqu'il n'y a que nous que les gens veulent entendre. Nous commençons. Les notes se mélangent, se battent presque. Mes bras sont engourdis. Je réalise qu'ils étaient déjà engourdis ce matin au réveil. Nous avons volontairement réglé le son beaucoup trop fort dans nos casques. Je suis au bord de l'accident auditif. Mon crâne devient mou comme une boîte à chaussures. Je sens un liquide chaud qui s'écoule de mon oreille gauche et mes bras me font mal, et ma tête ne demande qu'à imploser, et on attaque le premier refrain, et je perçois 14 milliards d'oreilles, 14 milliards d'yeux qui nous fixent, nous questionnent et nous aiment. Nous sommes inssaisissables, géniaux et surtout imprévisibles. Nous n'avons jamais jouer le deuxième couplet dans une tension aussi forte. Nous n'avons même pas besoin de nous regarder. Je n'écoute même pas le son des autres. Je ne suis pas avec nous, je suis dans mon son, à l'intérieur de celui-ci, je lui broute l'anus, je suis en lui, je le violente, je l'encule ! PERSONNE N'A JAMAIS ENCULÉ LE SON COMME JE L'ENCULE ! Personne n'est jamais aussi loin... personne n'est jamais allé aussi loin dans le son ! Je suis en lui, je remue en lui, je jouis en lui, JE SUIS LE SON ! Je suis tellement loin que je peine à entrer dans le refrain parce que, pour faire le refrain, il faut sortir de l'anus du son, il faut l'attrapper à la régulière. T'es plus tout seul, tu joues avec les autres ! Après le deuxième refrain, on a notre rendez-vous. Notre rendez-vous avec la postérité, l'éternité, on va toucher le sacré, se faire péter le cortex. Dans quatre mesures, on entre dans le break qui tue, qui anéantira la concurrence et consacrera nos espérances. Je sors du refrain et mes oreilles, mes deux oreilles coulent à présent, le liquide est chaud et épais, un mélange de miel et de glaire saignante. J'entre dans le son. j'y entre à fond, je me fond dedans. Je ne sens ni ne vois plus mes camarades. C'est l'heure du break qui tue, le final. Je baisse mon froc, saisis le flingue qui dormait patiemment dans mon calbut. Je mets le canon froid et long et dur au fond de la gorge. Je presse la détente, et au moment où ma tête molle s'apprête enfin à imploser, je perçois, non pas une, ni deux, mais quatre déflagrations. Nos cervelles éparpillées sur le plateau, la gueule défaite des caméramans, les hurlements hystériques de la chef-réal et les milliards d'individus sont à nous, LE MONDE ENTIER EST À NOS PIEDS... NON ! Nous gisons à leurs pieds ! Quatre déflagrations en une, quatre cervelles explosés, demain, à la Une... ...Nous jouions enfin ensemble.