I.
Hey mec, mec
Hey, viens un peu par là
Chut, chhuut...
...l'ami d'un ami m'a parlé d'toi
Chut, chhuut...
...il m'a dit que c'que j'ai là
est le truc dont ton p'tit corps fébrile rêve, le soir,
au chaud sous les couvertures
Au lieu d't'asphyxier lentement sur c'miteux satellite,
ce caillou puant de la banlieue d'Hyperborea
J'te file LE plan
Enfin, tu sais c'que c'est,
quand j'te dis "j'te file", c'est plutôt "j'te vends"
Il me reste trois places, trois
Trois passes, enfin deux
Pour tout t'avouer, j'm'en mets une de côté
Trois tickets pour aller vivre nos vies rêvées
Finis ces corps gavés au monoxyde d'azote ou de carbone
Je t'offre Copacabana, Pigalle
et la Muraille de Chine, l'or du Congo et les pin-ups de SoHo
et les fumeries d'opium et la Cinquième Avenue et les arènes de Rome
Tu pourras être tour à tour Sean Connery, Jean-Paul Belmondo ou Howard DeVoto
Le King en somme sur la planète des Hommes
Le ticket gagnant fébrile frétille déjà entre tes doigts
Hey mec, chut, chhuut...
...ça reste entre toi et moi

II.
Elle est belle, elle est belle, la Terre
Elle est bientôt mienne
Ça fait longtemps que j'attendais
l'occasion d'un départ imminent pour le Paradis et ses palais
J'ai beaucoup dormi mais j'peux la commencer,
cette vie qui est juste à côté
En un seul saut dans l'temps, je quitterai tout c'que j'ai
J'attérirai downtown, avant de me hisser au sommet
Elle est belle, elle est belle, elle est belle, la Terre
Elle est bientôt mienne
Je pourrai arracher ces racines qui me retiennent
Il n'y aura vraiment plus rien qui ne me freine
Je pourrai oublier ma vie d'avant mes rêves
J'ai toujours eu envie d'avoir des ailes

III.
La première image de mon comeback, celle que je garde,
ce sont les expressions béates de ceux qui partent,
tous alignés en file indienne,
en route pour la carte postale d'une Terre intacte
Au milieu du terrain vague ne restent que des nécropoles
Des parcs de stelles en taule autour des aéroports
constellés de cratères de centaines d'hectare
Vestiges de l'Hécatombe Stellaire
De retour avec la colère au bide,
abattu par le silence auquel on m'oblige,
je n'ai plus qu'de la poussière dans les poches
J'ai perdu toute envie de traverser l'époque
J'ai b'soin d'un job, besoin de fric vite
Besoin d'une chambre, d'un sandwich et de filles ivres
et pour sortir de la spirale,
je crois qu'c'est à mon tour de dev'nir le vendeur de mirages...

IV.
Hey psst
Viens voir
J'ai un truc pour toi...
...l'ami d'un ami m'a parlé d'toi...